Ssynthesis

Serait-il possible de tout comprendre ?

Publié le vendredi 10 janvier 2025

Partie de la série : Fragments

J’ai toujours eu un projet plus grand que les autres, mon grand projet.

La description de celui-ci a beaucoup changé au fil du temps, il y a plusieurs manières de le présenter de façon synthétique, aucune qui fasse vraiment justice à l’image que j’ai en tête. Il est ce qu’on pourrait appeler un projet terminal. Il n’est aucunement instrumental, je ne suis motivé par aucune sorte de but ultérieur ou de joie à l’idée du bénéfice que j’aurais à l’avoir achevé. La seule source de motivation, et donc la seule force qui dirige le gouvernail de mes réflexion, c’est la curiosité intense qui m’anime.

C'est un peu mystérieux pour moi ce qui attire ou repousse ma curiosité, et j’ai découvert récemment que ces intuitions qui me poussent dans telle ou telle direction n’agissent pas forcément en :ma faveur.

Aujourd’hui, je m'attelle donc à un but qui me fait peur, mais qui me paraît concret et plus atteignable que la compréhension absolue de l’intégralité des choses : estimer la faisabilité d’une telle entreprise. Mon plan, bien qu’encore flou, est le suivant :

  • Décrire finement le but, et le critère de réussite de mon projet.
  • Écrire une série d’articles qui mettent en lumière l’état de l’art, c’est à dire toutes les sciences qui expliquent selon moi des parties du monde suffisamment transversales pour qu’il me paraisse important de les avoir comprises avant de me lancer.
  • Tenter de décrire le modèle du monde inhérent aux langues naturelles actuelles.
  • Estimer la complexité du monde dans ce modèle.
  • Écrire une série d’article qui explique ma compréhension de la théorie de l’information, et qui formalise ce que signifierait d’un point de vue entropique et d’information mutuelle, la réussite du projet tel que je l’imagine.
  • Juger si cela semble possible, impossible, ou bien si je ne sais toujours pas.

:x analytique et statistique

Il y a un peu deux approches concurrentes au design d’intelligence artificielle. L’une que j’appelle l’approche analytique, qui consiste à essayer de comprendre le monde, et de comprendre notre manière de raisonner, afin de construire une machine qui agit dans le monde et le comprend comme nous, et l’approche que j’appelais statistique, qui consiste à utiliser un phénomène que l’on comprend bien à petite échelle, et qui semble fonctionner dans la nature, les réseaux de neurone, et d’y faire passer assez de données pour que de l’intelligence apparaisse. Moi qui prend pourtant rarement position sur quoi que ce soit, j’ai fortement affirmé pendant plusieurs années que l’intelligence artificielle statistique était une curiosité qui ne ferait jamais mieux que de petits calculs ou de jouer à des jeux aux règles très bien définies. L’apogée des modèles de langage m’a montré à quel point je faisais erreur, et ma curiosité regrette intensément de m’avoir toujours refusé l’étude de ce domaine passionnant, et encore si peu compris, en me forçant à rester dans le monde analytique et solide. (Je précise que je ne suis d’ailleurs plus du tout sûr que ces deux conceptions soient vraiment différentes, mais cela fera l’objet d’un autre article).